Zahra Ahmadi (Unsplash)

"Une Présence qui se passe aujourd'hui"

Lors de la journée de début d'année à Montréal, Luca a partagé avec ses amis sont désir d'accomplissement et a témoigné de son expérience de relation avec l'Infini à travers son travail.

Chaque fois que l'on me demande si j'aime mon travail, j'hésite à répondre car je sais que ce que je dirai sera incomplet. On m'a dit un jour que le travail était l'expression de ma relation avec l'infini. C'est une drôle de façon de définir le travail, mais cela me semble être l'hypothèse la plus réaliste et la plus intéressante que je puisse vérifier chaque jour. Quand cette hypothèse devient-elle claire ? Chaque fois que je commence un nouveau travail.

J'ai changé cinq fois d'emploi depuis que j'ai déménagé au Canada.Chaque fois que j'ai commencé un nouvel emploi, j'étais rempli d'enthousiasme et d'attentes pour les nouveaux défis qui se profilaient à l'horizon. À la fin de la journée, en rentrant chez moi, je chantais toujours.

Je constate le même enthousiasme chez tous mes collègues lorsqu'ils commencent quelque chose de nouveau : un nouveau projet ou le travail avec une nouvelle équipe. Nous sommes en relation avec ce qui nous attend. Mais j'ai aussi constaté qu'à chaque fois que je commençais un nouveau travail, je courais le risque d'oublier cette relation, et le travail devenait simplement ce que je suis capable de faire ou ce que je dois faire.
Je travaille actuellement dans un laboratoire médical public, et deux attitudes y sont très courantes. La première est la frustration parce que l’on a apporté une nouvelle idée à un endroit qui n'est pas disposé à faire de nouveaux changements. La seconde attitude consiste à renoncer à ses désirs : quand on commence à se demander pourquoi supporter cette frustration alors qu'il y a d'autres choses à faire dans sa vie.

À ce stade, la promesse initiale de quelque chose de bon s'estompe, tout comme mon désir de vivre véritablement dans la conscience de ma relation avec l'infini. Mon désir a-t-il une chance de se réaliser ?

On m'a aussi dit que ce désir qui s'éteint ne peut être éclairé que par un "Moi" réveillé. Cependant, nous croyons généralement qu'un "Moi" réveillé est appartient à quelqu'un qui sait comment gérer un problème, ou capable d'offrir une opinion, quelqu'un qui est capable de rester au courant des choses. Au contraire, je constate que le réveil de mon "moi" ne se produit qu'en présence de quelqu'un qui est conscient de sa relation avec l'Infini.

Je me rappelle régulièrement de ce que Ben et Elisabeth nous ont dit sur la façon dont l'audience avec le Pape à Rome a remis leur vie en question. Leur jugement m’a aidé à regarder ma vie avec le même désir que celui que nous j'ai observé chez eux.

Il s'agit d'une présence qui se passe aujourd'hui. Si je ne reconnais pas ces amis comme une présence, c'est parce que j’ai déjà déterminé qu'ils ne sont qu'un modèle auquel je dois m’adapter pour faire face à mes défis habituels.


Luca, Montréal